XIII. ročník frankofónnej Európskej letnej univerzity (UEE): Logiques et Langages du Conflit

Miesto konania: 

Trnava

Dátum konania: 

pondelok, 8. júl 2013 - utorok, 16. júl 2013

Organizátori: 

Filozofický ústav SAV, Bratislava
Slovenské filozofické združenie pri SAV
Trnavská univerzita, Trnava
Univerzita sv. Cyrila a Metoda, Trnava

Filozofický ústav Slovenskej akadémie vied v Bratislave

spoločne so

Slovenským filozofickým združením pri Slovenskej akadémii vied v Bratislave,
Trnavskou univerzitou v Trnave a
Univerzitou Cyrila a Metoda v Trnave

organizujú

v dňoch 8. júla 2013 až 16. júla 2013 v Trnave

XIII. ročník frankofónnej Európskej letnej univerzity (UEE) siete OFFRES s témou

Logiques et Langages du Conflit

Táto UEE 2013 je zaujímavou príležitosťou pre slovenských frankofónnych študentov, doktorandov, vedeckých pracovníkov a univerzitných pedagógov na stretnutie so študentmi, doktorandmi, vedcami aj univerzitnými pedagógmi z celej Európy aj mimo nej pôsobiacimi v oblasti humanitných vied, na diskusiu o zaujímavých témach súvisiacich s hlavnou témou letnej univerzity, na získanie kontaktov a ďalších príležitostí v rámci budúceho pôsobenia atď. Bližšie informácie zverejníme v polovici marca. Záujemcov o aktívnu účasť v rámci plenárnych konferencií alebo v ateliéroch prosíme, aby nás čo najskôr kontaktovali na e-mailovú adresu uee2013@gmail.com. Podmienkou je aktívna znalosť francúzskeho jazyka. Nižšie uvádzame anotácie tém a pracovnú metódu.

Le monde est un et commun et pourtant, il se dit au pluriel. Au niveau théorique, une pluralité de descriptions incommensurables coexistent et entrent en conflit ; au niveau pratique, une multitude de revendications se heurtent et s’érigent en une pluralité de principes souvent contradictoires entre eux. La question du conflit est ainsi à la fois théorique et pratique, épistémologique et politique, et demande à être traitée à la fois selon une approche philosophique, logique, juridique et linguistique, etc., tout en prenant appui sur les résultats des différentes recherches empiriques dans le domaine de la sociologie, de l’anthropologie et de la psychologie des conflits.

Dans la Critique de la raison pure, Kant illustre le conflit de la raison avec elle-même par une série d’assertions contradictoires entre elles que la raison peut soutenir tour à tour lorsqu’elle prétend trouver, au-delà des phénomènes, un inconditionné. Ainsi, l’antagonisme oppositionnel, immanent à la raison, est reconnu par Kant et illustré par les fameuses « antinomies de la raison pure », sans pour autant constituer le moteur même de la pensée dialectique. Pour Hegel, au contraire, l’auto-contradiction de la raison se trouve au cœur même du développement de la vérité philosophique : les antithèses jouent un rôle constitutif au niveau de tous les objets, de tous les concepts et de toutes les idées. Nous allons nous demander si cette tendance spontanée de la raison à entrer en contradiction avec elle-même est le signe de son impuissance et de ses limites, ou plutôt la marque de la productivité même de la pensée dialectique.

Les logiques du conflit
Il est en effet pertinent de parler des « logiques du conflit », au pluriel. Le terme « logique », lié au terme « conflit », peut acquérir diverses significations selon les points de vue, et c’est certainement cette pluralité, à savoir la pluralité des aspects de cette liaison, qui peut nous intéresser.

Tout d’abord, le discours par lequel en vient à se produire un conflit a des caractéristiques qui lui sont absolument propres : structure, développement, présentation dialectique, choix effectué quant au type d’argumentation, etc. Quelle est cette première logique du conflit?

Que se passe-t-il, ensuite, si on ajoute un niveau et qu’on veut parler d’un conflit à propos d’un conflit, d’un discours conflictuel sur un / le conflit ? Qu’est-ce que ce décalage pourra nous apporter de plus par rapport à l’analyse logique évoquée à l’instant?

Le langage par lequel s’exprime le conflit, son analyse formelle, linguistique, psycholinguistique, forensique, juridique, etc., tout cela peut présenter un troisième aspect à traiter : quels moyens sémantiques, pragmatiques, psychologiques, juridiques, etc., sont employés dans le langage du conflit? En quoi sont-ils spécifiques de ce langage ? Quels instruments peuvent-ils nous aider à les découvrir, analyser, démontrer ou même déjouer ?

Last but not least, nous voulons nous demander dans quelle mesure et à quelle condition le conflit peut-il être lui-même logique du point de vue d’un individu, d’un couple, d’un groupe ou d’une société. Peut-il acquérir cette propriété d’être logique (certes, dans un sens distinct des « logiques » précédentes)? Serait-il alors justifié de considérer certains conflits non seulement comme inévitables, mais encore comme propices au changement et à l’évolution d’un état néfaste des choses ?

Nous invitons donc les participants à combiner cette pluralité de logiques du conflit, avec leurs significations, ce qui peut, de fait, ouvrir des pistes inattendues.

Les rhétoriques et les langages du conflit
Les jeux de langage sont-ils une sorte de lutte, la pensée discursive est-elle elle-même une sorte d’agôn? A partir des sophistes et leurs Δισσοὶ λόγοι (discours doubles), jusqu’aux considérations de J.-F. Lyotard sur Le Différend, nous allons retracer une généalogie de l’éristique tout en nous interrogeant sur les fondements d’une pragmatique agonistique du langage. En concevant le langage comme un phénomène social dans lequel se jouent les rapports de pouvoir, de reconnaissance et de légitimité, nous allons insister sur la nécessité d’inclure l’art de persuader, en même temps que l’art de demander et de présenter les raisons, parmi les différentes « compétences démocratiques » de tout citoyen.

Pour évaluer le rôle de l’agonistique dans les jeux de langage, nous allons analyser les différents types de conflit qui déchirent notre contemporanéité, qu’il s’agisse de conflits entre pays, entre ethnies, entre la majorité et les minorités à l’intérieur même d’un pays, ou bien d’un conflit entre les différentes couches sociales, entre les générations, ou encore au sein d’une entreprise ou d’une institution politique. Dans tous ces cas de figure, il sera d’ailleurs nécessaire de s’intéresser à la question de la représentation du conflit : comment les conflits de notre contemporanéité sont-ils représentés, mis en scène et en récit ? D’où certains conflits tirent-ils leur légitimité alors que d’autres se voient d’emblée délégitimés ? Quel est le rôle des médias dans la représentation des conflits et à quelle condition peut-on être pris aux sérieux en tant que partie prenante d’un conflit ? Quelles sont les procédures rhétoriques visant à justifier le parti pris dans un conflit, quitte à recourir aux oxymores tels que « la guerre humanitaire », « les frappes chirurgicales », aux euphémismes tels que « les dommages collatéraux », aux hyperboles comme « l’axe du mal » ?

L’histoire et le conflit
Depuis Hérodote, le phénomène du conflit représente une composante centrale et probablement prépondérante dans le récit historique. On parle de conflit militaire, social, entre des intérêts économiques, entre des civilisations, des classes ou bien entre de simples acteurs individuels. Les historiens mettent au jour la raison d’un conflit, son déroulement, son point culminant et ses conséquences en utilisant des approches constructivistes ou déconstructivistes. Dans l’interprétation du conflit, on découvre un tournant historique, le début d’une nouvelle ère et les efforts de la légitimation.

L’importance du conflit dans la théorie politique
Dans la théorie politique, on aurait pu croire qu’après la chute du marxisme, après l’avènement de la « troisième voie » entre la gauche et la droite et d’une conception consensuelle de la politique, et du fait de la dépolitisation qui les accompagne, les termes de « conflit » et de « lutte » disparaîtraient de notre vocabulaire politique. Les mouvements sociaux et politiques actuels, provoqués par les mesures d’austérité liées à la crise économique, annoncent toutefois vraisemblablement la fin de ce consensus, une nouvelle vague de luttes ainsi qu’une repolitisation de l’espace social. Cette situation incite à repenser certaines questions clés relatives à la nature et au rôle du conflit dans la vie politique, mais aussi à s’interroger sur les manières dont les conflits sont menés, sur leurs logiques et leurs langages. Qu’en est-il, par exemple, de la relation de la démocratie et du conflit ? Et si le coeur de la démocratie consiste à institutionnaliser le conflit, de quelle manière et en quel langage celui-ci doit-il être mené ? Le langage du libéralisme en tant que courant hégémonique de la pensée politique contemporaine, rend-il possible l’articulation et la thématisation des conflits et de leurs logiques ? Quelle signification a le conflit pour la formation de notre identité démocratique ?

La question se pose également au sujet des raisons qui poussent les hommes à se déchirer dans des conflits interpersonnels, sociaux ou internationaux. Selon Machiavel, Hobbes et Spinoza, les conflits tirent leur origine du tumulte des passions humaines, telles que la peur, la haine, l’envie, la colère, l’ambition de dominer ou le désir d’être reconnu. Les passions l’emportent-elles nécessairement sur les raisons dans le conflit ? Peut-on toutefois repérer une logique inhérente au déclenchement, au déroulement et à l’arrêt des conflits ? Et la situation post-conflictuelle est-elle nécessairement une situation stable, ou bien le poids des conflits passés risque-t-il d’induire les conflits de demain, en réactivant les passions présentes ?

L’analyse de phénomènes courants comme les relations de pouvoir (Foucault) ou bien comme la discussion qui ne présuppose pas l’accord préalable des participants sur les règles du discours (Derrida) nous montre que, dès qu’on refuse de le penser sur un fond binaire (une opposition binaire où il s’opposerait au consensus) qui ne lui est pas propre, le conflit peut non seulement acquérir une logique propre, mais aussi accéder à une généralisation qui le fait coextensif à la totalité du champ social.

Le conflit et les stratégies de subjectivation
On s’interrogera aussi sur le rapport entre conflit et subjectivation, c’est-à-dire sur le rôle du conflit dans la création des identités collectives ainsi que dans la revendication des droits politiques, civiques et sociaux. Par exemple, la reconnaissance des identités précédemment situées en marge du politique et du discours public passe à travers une rhétorique et une pratique du conflit qu’il s’agira d’analyser dans une approche sociologique, historique, juridique et littéraire, donnant lieu aux interrogations suivantes :

Comment le sujet de la politique se construit-il à travers une agonistique langagière ? Quels sont les périls d’une construction antagoniste des identités basée sur une opposition essentialiste entre « nous » et « les autres » ? Comment les parties prenantes d’un conflit abusent-elles d’une logique d’inclusion et d’exclusion ? Quelle est la place de la notion de conflit, relativement à celle du consensus, dans le discours public? Est-ce qu’il existe une alternative à l’insistance sur le caractère inéluctable du conflit (par exemple dans le paradigme du « choc des civilisations », qui implique un concept de cultures comme unités discrètes semblant déterminer de façon implacable les conduites et les croyances des individus) d’une part, et, d’autre part, à l’idéologie de la neutralisation du conflit, qui prétend prévenir la violence à travers la recherche d’un accord à tout prix, tout en reproduisant des rapports de domination et d’exclusion ?

Méthode
Comme dans les précédentes UEE du réseau OFFRES, le travail sera organisé en conférences plénières et ateliers thématiques. Le champ de réflexion sera divisé en six domaines, en fonction desquels seront organisées thématiquement les différentes journées de conférences, selon les parties esquissées plus haut.

Conférences
L’UEE du réseau OFFRES accueille 10 conférences soutenues par des personnalités scientifiques du monde francophone, désignées comme suit :

  • 3 conférenciers proposés par l’université d’accueil de l’UEE ;
  • 7 conférenciers proposés par le Conseil scientifique du réseau OFFRES, dont au moins 4 sont des personnalités représentatives de l’Europe centrale et orientale.

La présentation d’une conférence ne doit pas dépasser 45 minutes pour laisser place à 30 minutes de questions et discussions.

Ateliers
Il s’agit d’ateliers de formation méthodologique à la recherche (notamment, à l’écriture d’articles et de communications). Chaque atelier comprendra cinq à six participants et sera dirigé par deux responsables d’atelier. Un rapporteur désigné par le Conseil scientifique du réseau évaluera le déroulement et les résultats de l’atelier. Le rapporteur devra être prêt à remplacer l’un des deux responsables en cas de défection. Il remettra son rapport au Conseil scientifique du réseau après la tenue de l’Université européenne d’été.

Les responsables d’ateliers sont désignés par le Conseil scientifique du réseau OFFRES. Ils sont des représentants des universités membres du réseau.

Les six ateliers se déroulent en parallèle sur toute la durée de l’UEE, en six séances réparties comme suit (proposition non contraignante) :

  • trois séances de travail en équipe (d’une durée de 3h) ;
  • une séance de travail individuel ;
  • une séance de rédaction ;
  • une séance plénière de présentation des résultats des ateliers.

Le type de travail diffère selon les compétences des participants. Ainsi, il y a des ateliers d’interprétation de textes, lorsque le groupe est formé par des étudiants de master qui vont y acquérir des compétences nécessaires pour leurs recherches futures, à côté d’ateliers dans lesquels les doctorants présenteront de brèves communications suivies de discussions critiques sur la base des textes établis par les responsables scientifiques. Le principe d’organisation des ateliers reste la plus grande visibilité possible pour le plus grand nombre de participants. Les doctorants sont encouragés à produire des textes publiables : les responsables scientifiques de l’atelier choisiront les meilleurs textes et les soumettront à l’attention du comité scientifique en vue de les faire publier.

Kontakt

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